Que retenez-vous, dans votre région, la Bretagne, de la mandature qui se termine ? Jacques Le Guen : L’action de la Région, au cours de cette mandature, a été désastreuse. Elle a manqué d’objectifs précis et surtout d’ambitions. Alors que la Bretagne doit faire face à la crise internationale, l’action de la Région est complètement illisible. Par exemple, l’absence totale de soutien à la filière agricole est dramatique. La question de l’alimentation électrique en Bretagne est un sujet urgent. Il appartient aux élus régionaux de s’en saisir et de ne pas attendre qu’on ait des coupures électriques ! Il y a en Bretagne un vrai souci de gestion financière. En réalité, mais ce n’est pas une spécialité bretonne, on a constaté une explosion des impôts, une multiplication des dépenses de fonctionnement et de communication, et un saupoudrage massif des subventions aux associations. Depuis 2004, les impôts régionaux en Bretagne ont augmenté de 20 % pour la taxe sur le foncier bâti, de 38 % pour la taxe sur les cartes grises et de 30 % pour la taxe professionnelle. Au total, ce sont 200 millions d’euros d’impôts régionaux supplémentaires qui ont été prélevés sur les contribuables bretons. Entre 2004 et 2009, les dépenses de fonctionnement de l’ensemble des régions françaises ont explosé de 85 % alors que, sur la même période, les investissements n’ont progressé que de 32 %. En Bretagne, pendant cette période, les dépenses consacrées aux colloques et séminaires ont augmenté de 247 % ! En cas d’élection, quelle sera votre priorité ? Jacques Le Guen : La Région doit se recentrer sur ses compétences : les lycées, la formation professionnelle, l’apprentissage, le développement économique et l’aménagement du territoire. La Région devrait être beaucoup plus efficace dans les domaines de l’environnement, de la recherche et, de manière encore plus affirmée, dans le domaine des transports et, en particulier, le transport ferroviaire. Je pense bien entendu à la question du TGV. Par ailleurs, elle ne doit pas non plus négliger les questions de santé publique. Il ne s’agit pas d’un catalogue de propositions irréalistes. La Région doit redevenir un acteur central pour accompagner la reprise économique. Avec quel parti seriez-vous prêt à faire alliance au second tour ? Jacques Le Guen : Il n’est pas question, pour l’instant, d’une quelconque fusion technique et politique pour le second tour des régionales. Je suis réaliste, j’ai toujours affirmé qu’il serait difficile de battre Monsieur Le Drian (PS) ,mais la campagne n’a pas encore commencé et personne ne sait quels sont les rapports de force politiques. Propos recueillis par Eric Nunès
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