Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, a présenté la position de la France lors de la session plénière d’ouverture de la 6ième conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Dans son allocution, Christine Lagarde a rappelé que « la France considère que l’attention des négociateurs doit se porter en priorité sur le développement, comme l’avait d’ailleurs souligné le Président Chirac à Bamako lors du sommet Afrique - France. Nous devons cette semaine faire des propositions concrètes pour un monde plus juste et plus équitable. »
Le ministre délégué au commerce extérieur souhaite un succès à Hong Kong, prélude à un accord final équilibré et ambitieux du cycle de Doha. Le ministre constate cependant que l’état des négociations est préoccupant. Plusieurs pays chef de file dans la négociation, comme le Brésil, n’ont pas fait d’offres, et refusent toujours de le faire. «A Hong Kong nous devons atteindre le camp de base d’altitude, ce qui nous permettra d’attaquer la phase finale du cycle. A l’heure actuelle, nous ne progressons pas assez vite et les pays n’avancent pas de concert. L’Union, pour l’instant, est seule en tête et attend ses partenaires.» Christine Lagarde s’est montrée déterminée :« L’Union européenne doit rester ferme et ne peut avancer à la place de ses partenaires. Elle ne peut accepter un saucissonnage des négociations qui consisterait à avancer à Hong Kong sur tel ou tel volet pris isolément». Christine Lagarde poursuit ses entretiens avec ses homologues, les fédérations professionnelles et les organisations non gouvernementales (ONG). Elle a aussi rencontré aujourd’hui ses homologues brésilien et suisse.
Dominique Bussereau, ministre de l’agriculture et de la pêche, qui a rejoint la délégation française, a rencontré les ministres européens de l’agriculture et la commissaire Fisher Boel et engagé une concertation avec les organisations agricoles. Lors d’une conférence de presse, les deux ministres ont vivement souhaité une solution satisfaisante au problème du coton. L’Europe a fait sa réforme en 2004, en découplant les aides à ses producteurs (pour mémoire, l’Europe représente 4% du commerce mondial contre 40 % pour les Etats-Unis). Nos partenaires doivent désormais s’engager à effectuer un effort similaire. « Près de 25 millions de personnes sont pénalisées par les subventions massives des exportations américaines. La France et l’Europe sont déterminées à aider les pays africains producteurs de coton. Nous avons l’obligation morale, politique et économique de répondre à l’appel légitime de pays qui souffrent d’une situation injuste». Christine Lagarde et plusieurs ministres européens en charge du développement ont soutenu les revendications des pays africains en participant à une conférence sur le coton aux côtés des ministres du commerce du Sénégal, du Tchad, du Bénin, du Mali et de Guinée. Devant l’urgence d’une action concertée, Christine Lagarde a déclaré que « la communauté internationale sera jugée sur sa capacité à trouver une réponse concrète et rapide à ce problème. Prenons garde à ne pas répéter l’erreur de Cancun».
Commentaires