Monsieur le député, cher Jacques,
Madame la ministre, Marylise Lebranchu,
Madame la députée, chère Marcelle (RAMONET),
Monsieur le sénateur, cher Alain (GERARD),
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs, et chers amis,
Je veux d’abord vous dire toute la joie qui est le mienne, d’être ici à Landeda, dans le pays des Abers. Joie qui s’est exprimée tout au long de la soirée et tout au long de la matinée. Parce que, partout où l’on tourne ses yeux, ce que l’on voit, c’est l’image du dynamisme, de la volonté d’entreprendre, de la volonté de bâtir, de la volonté de s’inscrire dans l’avenir. J’ai été particulièrement heureux et fier, je peux le dire, comme Premier ministre, de visiter deux entreprises, deux familles : la famille Prigent, la famille Madec, qui savent, dans des domaines, si proches de leur environnement, le domaine des cosmétiques, le domaine des produits de la mer, exporter un talent, un savoir-faire, une qualité, celui de toute une région à travers le monde. Ici, on sent bien que ce pays des Abers se marie avec Singapour, avec Moscou, avec Dubaï. Il y a un dialogue permanent qui se fait à travers la qualité, la volonté de bâtir, de construire, et d’exporter. Et c’est cette vitalité-là, que je veux saluer. Cette vitalité-là, qui exprime le meilleur de notre pays. C’est cette réussite-là, exemplaire, qu’il nous faut exporter à travers le monde, et développer au sein de notre propre pays.
Je tiens à remercier bien sûr, mon ami Jacques Le Guen et Jean-Pierre Caraes pour leur accueil chaleureux. C’est pour moi une émotion particulière de me retrouver ici, face à cette mer, près de ces côtes, je les ai souvent sillonnées et en particulier, quand j’étais tout jeune marin à l’Ecole navale. J’en garde le souvenir profondément ancré d’une terre authentique, faite d’hommes et de femmes, marqués par leur histoire, par leur culture, le souvenir d’une terre d’humanité, de travail, de foi dans l’avenir. Le souvenir aussi d’une terre de vérité que vous avez façonné, avec vos cœurs, avec vos mains.
Depuis mon arrivée hier, j’ai retrouvé dans ce pays des Abers, ces émotions. Car ici, sur ces côtes de légende, il y a bien sûr des paysages extraordinaires, des rochers taillés au fil des siècles par l’océan ; les vagues, le vent, qui invitent à s’arrêter un moment pour contempler la beauté de votre région. Oui, ici, on se sent bien, on se sent chez soi, et on se sent vrai, on se sent vivre.
1. J’ai vu depuis hier beaucoup d’enthousiasme, beaucoup de passion pour développer votre territoire, pour valoriser ses atouts, pour créer des emplois.
Ainsi, à Plouescat qui a su préserver une activité de pêche tout en développant le tourisme et les loisirs nautiques, j’ai, je l’ai dit également, pu visiter le groupe « Bretagne Cosmétiques Marins » de Plouguerneau. J’ai pu en constater là encore le dynamisme : 12 personnes en l’an 2000, 46 aujourd’hui, exportant dans 45 pays. Et j’ai promis de revenir, et je l’espère bientôt, quand le cap de la centaine d’emplois sera dépassé, et je fais confiance à la dynastie Prigent pour relever ce défi, père et fils.
Yvon Madec, que je vois au bout de la salle, une famille d’ostréiculteurs qui a su, à partir d’un savoir-faire exceptionnel, entretenir depuis plus d’un siècle une activité et une entreprise. Ce n’est pas par hasard que ses huîtres sont reconnues parmi les meilleures au monde !
Tous ces exemples nous montrent qu’il y a surtout des femmes et des hommes qui se mobilisent pour des projets auxquels ils croient. Qu’ils ont envie de réussir, une envie chevillée au corps, et qui ont su triompher de tous les obstacles. Parce que, nous n’ignorons rien des obstacles, des difficultés. Tout cela se traduit concrètement par des projets ambitieux. Tu l’as rappelé mon cher Jacques : trois pôles de compétitivité actifs, dans ce département ; quatre pôles d’excellence rurale qui viennent d’être labellisés. C’est autant de signes de cette capacité de vous mobiliser tous ensemble, et je sais combien tu y as, mon cher Jacques, contribué.
Je suis heureux de saluer aujourd’hui un homme de fidélité, un ami, sur lequel on peut compter en toutes circonstances, et qui suit toujours son cœur et ses convictions, un homme de cœur, mais aussi de savoir, d’expertise, de compétence, autant de talents qu’il met au service de son département et de son pays.
Jacques Le Guen est l’un des meilleurs connaisseurs de l’agriculture française, il l’a montré dans son récent rapport sur l’impact de la concurrence sur l’emploi dans le secteur agricole, par son travail, par sa rigueur. Il a aussi contribué à faire avancer bien d’autres dossiers, je pense à des sujets nationaux comme l’application de la loi littoral. Mais aussi, à bien des projets locaux pour lesquels tu t’es mobilisé, à chaque fois, qui expriment la même volonté de mettre à profit ta connaissance du terrain pour répondre aux difficultés et faire bouger les lignes. Nous sommes là, dans la politique qui s’incarne, dans la politique qui se grave, dans l’essence même des choses.
Les succès de votre territoire, c’est aussi à vous tous que nous les devons : citoyens et élus qui vous engagez au quotidien pour votre commune, votre département ou votre région.
Marcelle Ramonet, présidente du Conseil national du bruit, qui se dépense sans compter pour améliorer la qualité de la vie de ses concitoyens et promouvoir le développement durable, qu’il s’agisse d’encourager le développement des énergies renouvelables ou de favoriser une agriculture toujours plus respectueuse des ressources naturelles.
Alain Gérard, un homme de fidélité sans faille, qui a su très vite gagner le cœur des Quimpérois et qui a accompli un travail remarquable au Sénat, et notamment pour renforcer la sécurité maritime.
Je salue aussi Dominique de Legge, le président du groupe UMP du Conseil régional de Bretagne. Et à travers lui je veux rendre hommage bien sûr, à l’action de tous les conseillers régionaux, et en particulier UMP, de Bretagne.
Face à cette mobilisation, l’Etat doit répondre présent. Je sais l’importance des infrastructures de transport pour le développement de la Bretagne. J’ai notamment à l’esprit le TGV Bretagne, qui représente un coût de près de 2,5 milliards d’euros. Ce projet, qui mettra Brest et Quimper à trois heures de Paris, sera bien entendu au cœur du contrat de projet entre l’Etat et la région Bretagne.
L’Etat maintiendra parallèlement son effort sur l’aménagement de la RN 164 - 174 millions d’euros au total ont été prévus sur cet itinéraire dans le contrat de plan actuel. Dans le cadre de la relance de l’investissement public, près de 48 millions d’euros y sont engagés pour la seule année 2006. Je tiens à saluer tout particulièrement l’engagement de Christian Ménard sur ce dossier.
Ce que vous avez fait dans le Finistère, nous voulons l’encourager sur l’ensemble du territoire français. Nous voulons donner un nouvel élan à ces territoires qui font la richesse de notre pays. Cela veut dire d’abord, offrir de vraies perspectives à la pêche maritime française. C’est une composante essentielle de la vie économique de notre littoral. Vous le savez mieux que quiconque sur cette terre du Nord Finistère, qui est depuis toujours une terre de pêche. Je connais les difficultés que rencontrent les pêcheurs français, les contraintes qui se multiplient, le prix du gasoil qui augmente. Je veux les assurer de mon soutien. La pêche maritime représente un enjeu majeur que je suis avec une grande attention. A ma demande, Dominique Bussereau a élaboré un plan d’avenir pour la pêche, en concertation avec les professionnels. Il offre de vraies perspectives aux filières de ce secteur. Ce plan doit d’ailleurs beaucoup à une autre personnalité de votre département, Hélène Tanguy, Députée-Maire du Guilvinec, qui m’a remis le 12 juin dernier son rapport sur les pêches maritimes françaises et que je tiens à remercier. Beaucoup de ses propositions ont été reprises. Je demande à Dominique Bussereau de veiller à une application rapide et concrète de ce plan qui est essentiel pour l’avenir de la pêche maritime française.
Cet effort d’accompagnement, nous le devons à tous les professionnels de la pêche, qui exercent un métier difficile et parfois dangereux. Je pense en particulier au naufrage qui a coûté la vie à Guillaume Normant, président du Comité local des pêches d’Audierne, et à Edouard Michelin qui l’accompagnait. Je n’oublie pas non plus le drame du 7 août 1986, qui emporté, ici, cinq sauveteurs de la Société nationale de Sauvetage en mer. Je voudrais à cette occasion saluer tous les acteurs de la chaîne du sauvetage, et en particulier, les 5.000 bénévoles de la Société nationale de Sauvetage en mer, qui sont mobilisés en permanence pour assurer la sécurité des professionnels de la mer, et des millions de pratiquants de loisirs nautiques.
Développer l’activité économique du littoral, c’est aussi promouvoir une agriculture forte. L’agriculture est une composante essentielle du monde rural. C’est un enjeu stratégique pour assurer l’indépendance alimentaire et la sécurité sanitaire des aliments en France et en Europe. C’est un secteur qui emploie un million de personnes, qui est essentiel pour notre dynamisme économique. La loi d’orientation agricole qui doit beaucoup à l’engagement de Jacques Le Guen, comporte de nombreuses mesures qui permettront de développer l’emploi agricole et le rendre plus attractif.
Je pense aux exonérations et aux allègements de charges qui permettront de limiter le coût du travail dans les secteurs fortement employeurs de main-d’œuvre saisonnière ou de soutenir la création d’emplois permanents.
Je pense aussi au crédit d’impôt remplacement qui donne désormais la possibilité à beaucoup d’exploitants de se faire remplacer par du personnel qualifié pour prendre quelques vacances. C’est une mesure essentielle pour rendre le métier d’agriculteur plus attractif et faire naître davantage de vocations chez les jeunes.
Je pense enfin à la création de l’Observatoire des distorsions de concurrence, qui était une proposition forte de ton rapport mon chcr Jacques. Très attendu par les organisations professionnelles, il contribuera à harmoniser les conditions de concurrence au sein de l’Union Européenne.
Je sais par ailleurs que les maraîchers sont particulièrement touchés par la hausse du coût de l’énergie. Dominique Bussereau a annoncé hier de nouvelles mesures en leur faveur. J’ai veillé tout particulièrement à ce que nous puissions soutenir les investissements en matière d’économie d’énergie.
Développer l’activité économique du littoral, c’est enfin améliorer l’offre touristique. Les côtes françaises accueillent chaque année trente-cinq millions de touristes français et étrangers, ce qui est tout à fait considérable. Mais la concurrence, nous le savons, est de plus en plus vive, et les consommateurs, de plus en plus exigeants. Si nous voulons rester une destination phare, nous devons sans cesse veiller à leur apporter, leur proposer la meilleure offre possible.
Nous voyons bien ici les efforts qui ont été faits, qu’il s’agisse de construire des infrastructures de grande qualité, à l’image de ce Centre de la mer, de lancer des projets ambitieux, comme le pôle d’excellence rurale de la Baie de Kernic, ou encore de développer les activités sportives, et notamment nautiques.
Cet effort que vous avez accompli, il doit être fait sur l’ensemble du littoral français. Léon Bertrand est entièrement mobilisé en ce sens, aux côtés des acteurs locaux et des professionnels du tourisme.
2. Cette volonté de faire du littoral français un point fort de notre dynamisme doit aller de pair avec un souci constant de préserver l’environnement.
Renforcer l’attractivité du littoral, cela suppose d’abord de veiller à un équilibre constant entre aménagement et protection. Ce site magnifique de l’Aber Wrac’h est la preuve de notre capacité collective à préserver nos paysages exceptionnels.
Cette capacité, nous la devons très largement à la loi littoral du 3 janvier 1986. Je veux être ici très clair, comme je l’ai été lors de l’installation du Conseil national du littoral. Nous devons conserver intacte cette loi.
Seules les modalités d’application, qui relèvent des circulaires d’application, doivent être précisées lorsque c’est nécessaire. Il s’agit uniquement de garantir la sécurité juridique des décisions d’urbanisme, et ce, dans toutes les communes littorales.
Nous devons aussi préserver notre littoral de toute forme de pollution.
Je sais les efforts considérables qui ont été accomplis en Bretagne au cours de ces dernières années, tant par le monde agricole que par les collectivités locales, avec le soutien de l’Etat et des agences de l’eau, pour améliorer la situation des ressources en eau. La qualité de l’eau potable a ainsi fait d’énormes progrès.
Nous devons aller encore plus loin, qu’il s’agisse de garantir la qualité des eaux de baignades ou de lutter contre les marées vertes. La loi sur l’eau comporte de nombreuses innovations pour accélérer ce mouvement. C’est pourquoi elle fait partie des trois textes qui seront examinés dès la session exceptionnelle du Parlement en septembre prochain.
Je ne saurais oublier enfin, l’enjeu que constituent le désarmement et la déconstruction de navires. Marguerite Lamour effectue sur ce sujet difficile un travail essentiel.
Mesdames, Messieurs, chers amis,
De vos succès, de votre mobilisation, nous voulons tirer une leçon : ce qui fait la différence, c’est toujours la volonté d’hommes et de femmes qui choisissent de rassembler leurs forces autour d’initiatives originales pour renforcer l’attractivité de leur territoire. Lorsque l’on met tout son cœur dans la bataille, lorsqu’on est unis, lorsque l’on partage une même ambition, il n’y a pas d’obstacle qui ne puisse être surmonté. C’est cette démarche qui est au cœur de l’action du Gouvernement. Ensemble, nous assurerons une véritable égalité des territoires. Ensemble, nous voulons gagner la bataille pour l’emploi.
Je vous remercie.
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