Le renouvellement partiel de l'assemblée départementale ne changera pas la couleur politique du département. La gauche est bien installée.
On peut miser sans aucun risque sur le résultat global des cantonales : la majorité restera à gauche. Celle-ci est déjà très bien installée dans la place avec une confortable majorité de 35 sièges sur 54. Il y a bien ce renouvellement pour moitié qui concerne vingt-six cantons. Mais l'exercice est vraiment sans risque pour elle.
Le calcul est simple : sur les vingt-six cantons pour lesquels les mandats des conseillers généraux sont remis en jeu, onze sont détenus par la gauche. Il lui suffit juste d'en conserver quatre pour garder la majorité au sein de l'assemblée départementale : les 24 cantons à gauche non soumis au renouvellement, et ces quatre pour faire l'appoint et rester majoritaire avec 28 sièges sur 54, le minimum syndical.
La droite a rendez-vous en 2011
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« Ce n'est pas trop risqué. Surtout que la tendance départementale et régionale n'est pas au rejet de notre politique. Nous abordons ces cantonales avec une certaine sérénité », explique Roger Mellouët, conseiller général du Faou, et porte-parole du groupe majoritaire. Doux euphémisme ! Car la gauche fera bien sûr beaucoup mieux que ce score minimal pour garder les commandes du Finistère.
D'abord, elle compte bien garder dans son escarcelle les onze cantons parmi les 26 renouvelables qu'elle détient. « On espère tout conserver », résume Roger Mellouët. Même si, il lui faudra batailler fermer ici et là, en particulier pour le canton de Châteaulin (il s'agit de la succession de Kofi Yamgnane) et le canton de Landivisiau où Clothide Dubroeucq (non candidate cette fois) avait réussi la grosse performance de la gauche il y a sept ans en faisant basculer un fief de la droite.
Cela n'empêche pas la gauche de regarder de près quelques cantons qu'elle imagine possible d'enlever à la droite. Comme ceux de Plouigneau et de Quimper1 perdus en 2001, ou de Landerneau et Scaër. Et pourquoi pas Brest-centre ou la droite brestoise joue sa partition préférée, celle de la cacophonie ? Avis aux analystes politiques qui veulent se jeter à l'eau : on y compte neuf candidats. Et puis, il reste Ouessant, les terres de Jean-Yves Cozan (divers droite), l'inimitable porte-voix de l'île. Le maire PS Denis Palluel est aussi en course pour les cantonales. « Il a un bon bilan de maire », commente Roger Mellouët. Et dans la foulée de celui-ci, pourquoi ne pas faire un pas de plus vers le conseil général ? Ce serait quand même un pas de géant...
A droite, on garde les pieds sur terre. Et c'est préférable en raison du rapport de forces. « Nous sommes conscients des difficultés », constate Jacques Le Guen, député (UMP), conseiller général de Plouescat, et porte-parole de l'opposition à l'assemblée départementale. Un changement de majorité est inimaginable cette fois. En fait, la véritable échéance que se donne la droite finistérienne, ce sont les cantonales de 2011. Dans trois ans, sur les 28 cantons qui seront alors renouvelables, 24 sont à gauche. Il y aura pour l'opposition des places à re (prendre). D'ici là, il lui faut donc préparer le terrain. D'abord en gardant ses positions dans les 15 cantons renouvelables qu'elle détient. Et en essayant d'en enlever quelques-uns à la gauche. Lesquels ? Jacques Le Guen nourrit quelques espoirs pour ceux de Landivisiau, Châteaulin, Châteauneuf-du-Faou, Quimper 2 (Quimper, Ergué-Gabéric) et le Faou. En donnant, surtout, rendez-vous en 2011.
Didier GOURIN.
État des lieux. Vingt-six cantons sont renouvelables sur les 54 du conseil général. Onze sont détenus par la gauche (Morlaix, Brest-Bellevue, Landivisiau, Châteauneuf-du-Faou, Le Faou, Châteaulin, Quimper 2, le Huelgoat, Quimper 3, Quimperlé et Ploudiry). Et quinze par la droite : Sizun, Plogastel-Saint-Germain, Ouessant, Guipavas, Saint-Renan, Quimper 1, Briec-de-l'Odet, Landerneau, Pont-Aven, Brest centre, Taulé, Douarnenez, Lesneven, Scaër et Plouigneau.
Ouest-France
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