Institutions : la surenchère gaulliste
Le congrès du Parlement prévu pour la réforme des Institutions se rapproche et les compromis au sein de la majorité et avec les socialistes s’esquissent sérieusement. Une majorité des trois-cinquièmes est, on le sait, nécessaire pour l’adoption toujours incertaine de cette réforme dont Matignon craint de porter le chapeau en cas d’échec. Car le gouvernement a beau proclamer que les socialistes ne peuvent refuser d’endosser une réforme qui ne ferait qu’accroître les pouvoirs du Parlement, eux qui dénoncent régulièrement la monarchie présidentielle, rien n’y fait.
Pas question de cautionner la droite de quelque manière que ce soit. Pour l’heure, faute d’obtenir la proportionnelle au sénat, le PS souhaite un décompte de la parole présidentielle dans l’audiovisuel, ce qui reviendrait à ancrer le chef de l’État à droite, alors que son rôle de garant des Institutions lui donne une dimension fédératrice.
Même si Nicolas Sarkozy n’hésite pas régulièrement à réactiver le clivage droite-gauche. Sans doute un peu de grain à moudre sera-t-il donné aux socialistes sur les pouvoirs des commissions d’enquête parlementaires, mais cela ne suffira pas : le Bureau national du PS a décidé à l’unanimité, hier, de ne pas voter la réforme.
Reste donc pour le gouvernement à sécuriser le groupe UMP au sein duquel les députés gaullistes s’agitent depuis quelques semaines.
Un compromis a été obtenu sur le maintien du référendum en cas d’élargissement (en particulier la Turquie) sauf saisine de trois cinquièmes des parlementaires dans les deux chambres. Mais là aussi, ça coince. D’où les coups de fil répétés de Catherine Pégard, la responsable du pôle politique et parlementaire à l’Élysée, envers les députés récalcitrants dont l’approbation est absolument nécessaire afin de faire passer le texte. Sauf que certains d’entre eux, dont le Finistérien Jacques Le Guen, font monter les enchères par leur refus de l’ordre du jour partagé et de la suppression d’une partie de l’article 49-3 qui permet le vote bloqué. Le suspense devrait donc durer jusqu’au bout c’est-à-dire le 21 juillet.
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