Finistère. coup de colère des agriculteurs
Le député finistérien Jacques Le Guen s’est réveillé, hier matin, avec 1.500 chariots devant sa porte. Des chariots subtilisés avec fracas, à Morlaix (29) dans la nuit, par une centaine d’agriculteurs en colère.
Jacques Le Guen n’a pas bien dormi. Jusqu’à 1 h du matin, hier, le député (UMP) de la cinquième circonscription du Finistère était encore, dit-il, en conversation avec les agriculteurs, très en colère, de son secteur léonard. Le temps de se reposer un peu... et à 6 h, l’élu était de nouveau réveillé, par le bruit des tracteurs mais aussi des 1.500 chariots déversés juste devant son domicile de Plounévez-Lochrist.
Opérations coup-de-poing
Entre-temps, une centaine d’exploitants agricoles avaient mis le cap sur Morlaix où ils ont, en plusieurs groupes, mené des opérations « coup-de-poing » sur les parkings des grandes surfaces. L’hypermarché Géant d’abord, puis Intermarché et Bricomarché à Plourin-lès-Morlaix, et dans le même temps, le centre Leclerc ainsi que Lidl, ont tous été visités de la même manière : les chariots ont été arrachés de leur support et les abris dégradés... De 5 à 6 h, les gendarmes de la compagnie de Plourin-lès-Morlaix ont suivi le cortège d’une trentaine de tracteurs qui acheminaient leur marchandise jusqu’à Plounévez-Lochrist.
Le capitaine Le Mérer, commandant en second de la compagnie de Morlaix et l’adjudant Cap, de la brigade de Saint-Pol-de-Léon, ont veillé à ce que la sécurité soit assurée sur le trajet, ainsi que dans la rue d’Arvor, rendue impraticable par l’amas de chariots.
Deux fois en une semaine
C’est la deuxième fois en une semaine que Jacques Le Guen est ainsi pris pour cible. Dans la nuit de lundi à mardi, une quarantaine de chariots provenant de l’Intermarché de Plouescat avaient déjà été déposés dans la cour de sa propriété. Alors que, dans la matinée hier, plusieurs semi-remorques et autres véhicules utilitaires s’activaient pour ramasser les chariots et les ramener à Morlaix, le député s’est élevé contre des méthodes jugées « archaïques ». Dans la soirée, les exploitants agricoles lui avaient manifesté de vive voix leur mécontentement face aux problèmes de vente et à la baisse du coût de leur production, sur les choux-fleurs et le lait notamment. « Mais je me suis pourtant montré ouvert à la discussion ! », s’insurge l’élu.
Lourd préjudice
Plusieurs grandes surfaces lésées avaient, pour leur part, déjà déposé plainte au commissariat morlaisien et à la gendarmerie de Plourin-lès-Morlaix, hier. Certaines avaient commencé à chiffrer le préjudice. « Sachant qu’un abri coûte 10.000 € et un chariot à lui seul déjà 200 €, on peut imaginer que le montant global des dommages dépassera les 200.000 € », se risquait, hier soir, un enquêteur.
Commentaires