Les élus de l'assemblée départementale, réunis jeudi pour voter les ajustements budgétaires de l'année, ne pouvaient éviter le sujet. Pierre Maille, le président du conseil général, dénonce le premier« une dérégulation voulue et programmée » à l'origine de la crise. Il pointe la suppression des fameux quotas laitiers, et l'absence de prix de référence. Après lui, Yvon Le Bris (PS, Bannalec) s'en prend aussi au libéralisme qui conduit ainsi la production laitière dans le mur. Et toujours à gauche, François Marc (PS, Ploudiry), Michaël Quernez (PS, Quimperlé) ou Annick Le Loch (PS, Pont-l'Abbé) stigmatisent encore la politique gouvernementale, entraînée selon eux dans une spirale libérale mise en musique par l'Union européenne. « Le gouvernement a-t-il réellement pris conscience de la gravité de la crise dans le secteur laitier ? Je n'en suis pas sûr », dit, par exemple, François Marc. Pour Jacques Le Guen (UMP, Plouescat), c'est un peu court de s'en prendre de la sorte à l'actuelle majorité gouvernementale. « Vous semblez oublier que nous sommes dans un schéma de crise mondiale », tient-il d'abord à répondre aux voix de gauche. Avant de dénoncer « le libéralisme débridé » de Marian Fischer Boel, la commissaire européenne en charge de l'agriculture et du développement rural. Jacques Le Guen aussi en appelle à des outils de régulation pour la filière du lait, et garantir un minimum de revenu aux producteurs. Le maintien des quotas Le député UMP propose donc le vote d'un voeu sur cette crise, ses causes et ses conséquences. Cela ne se fait pas dans la foulée. Car il faudra que les mots de ce texte soient pesés avec soin pour emporter le vote de tous les conseillers généraux finistériens sans exception, ceux de gauche comme ceux de droite. Le voeu du conseil général s'adresse donc au gouvernement, et lui demande trois choses. D'abord, d'exiger de la Commission de l'Union européenne le maintien des quotas laitiers, et une régulation des marchés. Ensuite, ce texte réclame « la transparence des prix agricoles et alimentaires », et enfin un renforcement du plan de soutien financier devant permettre aux exploitations les plus fragiles de garder quand même la tête hors de l'eau. Et comme une bonne image vaut toujours mieux qu'un trop long discours, Yvon Le Bris a expliqué simplement ce que vaut aujourd'hui le lait au prix où il est payé aux producteurs : « Avec dix litres de lait, on peut juste se payer une bière pression ». C'est effectivement très clair."
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