Bernadette Malgorn avait indiqué, lors de son investiture par l'UMP, qu'elle présenterait les quatre listes départementales de Bretagne vers la mi-janvier. On y est et la boucle est loin d'être bouclée. Pour le Finistère, il faudra probablement même attendre jusqu'au dernier moment car comme c'était prévisible, le bras de fer se poursuit en coulisses.
Le Guen: «Difficultés majeures»
Si le Finistère prend des allures de casse-tête de l'UMP, c'est bien sûr en raison de la concurrence territoriale de BernadetteMalgorn et Jacques Le Guen dont on a déjà vécu le premier épisode. L'ex-préfète de région a enlevé l'investiture mais n'a pas pour autant la main libre sur la constitution de la liste. Au contraire, Jacques Le Guen a fait savoir bien haut qu'en renonçant à la tête de liste, il attend une compensation dont il a déjà fixé le montant: quatre places éligibles sur cette liste. Autrement dit la moitié puisqu'on estime que même en cas de défaite, l'UMP emporterait huit ou neuf sièges de conseillers régionaux. Et alors que les rencontres s'enchaînent, le député n'hésite pas à parler de «difficultés majeures». Dans sa bouche, on imagine ce que cela peut signifier, lui qui a montré, dans un passé récent, jusqu'où peut aller sa détermination.
Deux mondes
La difficulté, et pas seulement en Finistère, tient au télescopage entre deux mondes: celui de la préfectorale dont est issue Bernadette Malgorn, et un microcosme politique peu enclin à garder le petit doigt sur la couture du pantalon. D'un côté, l'attitude héritée de décennies de direction préfectorale, de l'autre des élus locaux peu habitués à se laisser mener à la baguette dans une région sans leader reconnu. Et visiblement, le courant a un peu de mal à passer, au point que trois parlementaires (PhilippePaul, Jacques Le Guen et Christian Ménard) n'ont pas hésité à attirer l'attention de la direction de l'UMP sur ces difficultés relationnelles dont ils estiment qu'elles font peu de cas du respect dû aux élus.
En tête à tête
Bernadette Malgorn a entrepris de rencontrer les parlementaires, un à un, pour tenter de lever les difficultés liées au choix des places éligibles. L'ex-préfète met en avant ses relais locaux, comme Laurent Prunier à Brest ou Ludovic Jolivet à Quimper, qui était à ses côtés, hier, à la Chambre de métiers. Jacques Le Guen qui veut voir reconduit le mandat de Joël Marchadour, le maire de Ploudaniel, et placer des proches, n'hésite pas à brandir un veto sur certains choix. D'autres noms circulent, tels ceux de vainqueurs des dernières municipales comme Patrick Leclerc (Landerneau) ou Gaëlle Nicolas (Châteaulin). L'exercice, toujours compliqué, l'est encore plus, cette fois, dans le Finistère, en raison des tensions héritées de la phase préliminaire et des subtilités arithmétiques liées à la parité. La rencontre Malgorn-Le Guen d'aujourd'hui constitue donc un moment décisif à dix jours de la date-butoir. Et tout est possible...
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