Entretien
Vous avez choisi de ne pas être chef de file de l'UMP aux régionales. Pourquoi ?
Déjà, je suis contre le cumul des mandats au-delà de deux postes. On ne peut pas être partout, même si je suis très intéressé par l'avenir de la Bretagne. Mais je trouve que ces débats sur les régionales arrivent un peu tôt. N'oublions pas les Européennes. C'est difficile de mobiliser pour l'Europe, avec, qui plus est, un mauvais mode de scrutin.
Néanmoins, les militants de l'UMP vont être appelés à désigner leur chef de file pour les régionales. Soutenez-vous votre collègue député Jacques Le Guen ?
Totalement ! Je considère que c'est à un élu de représenter l'UMP à cette élection. Je n'ai rien contre Bernadette Malgorn, mais on nous reprocherait très clairement un parachutage. Ce serait une erreur politique car cela reviendrait à demander aux Bretons s'ils sont pour ou contre Nicolas Sarkozy. Un choix risqué... Jacques Le Guen est un candidat crédible. C'est un parlementaire qui incarne bien la région. Il peut mener ce combat politique. Je serai à ses côtés.
Vous n'êtes pas toujours tendre avec Jean-Yves Le Drian...
Tout n'est pas négatif dans son action. Concernant la valorisation de l'identité culturelle bretonne, le travail est plutôt bien fait. Entre revanche, il y a des lacunes dans l'articulation entre cette dimension culturelle et l'économie. C'est pourtant un outil de promotion extraordinaire, mais on ne joue pas cette carte à fond.
On connaît votre liberté de parole par rapport à l'action du président de la République. Vous sentez-vous toujours bien à l'UMP ?
Parfaitement bien ! Je me suis engagé en politique en 1969 et je n'ai jamais varié dans mes principes. Faire partie d'un mouvement ne doit pas empêcher les avis critiques. C'est une famille et on ne peut pas toujours être d'accord. Après, les observateurs s'intéressent toujours plus aux points qui divergent plutôt qu'à ceux qui convergent. J'ai, par exemple, approuvé le plan de relance. En revanche, je suis en désaccord avec les conceptions constitutionnelles du Président.
Pour la Région c'est non, mais président du conseil général du Morbihan, cela vous intéresse ?
(Sourire et léger silence). Je suis contre le cumul des mandats... Je travaille très bien avec Jo Kergueris et je suis attaché aux départements car ils font plus que les Régions, notamment en terme de services à la population. Il suffit de comparer leurs budgets. Ce serait une profonde erreur de les supprimer. La Région a aussi des missions importantes. Je plaide pour une Bretagne élargie à la Loire-Atlantique.
Recueilli par
Édouard REIS-CARONA