Écartés des postes à responsabilité, les anciens fidèles de Jacques Chirac et Dominique de Villepin veulent s'organiser pour faire entendre leur « spécificité »
« Fidélité à la Ve République »
Dans les couloirs de l’Assemblée, ceux qui persistent à défendre le bilan de Chirac et Villepin, ont le blues. « C’est morose », souffle l’un d’eux. « On se sent mis de côté », indique un autre. « Je suis orphelin de Jacques Chirac », confie le député du Finistère, Jacques Le Guen.
S’ils trouvent « normal » de ne « pas être aux avant-postes », les chiraco-villepinistes aimeraient trouver un moyen de faire entendre leur « spécificité », et réfléchissent à une éventuelle organisation pour la rentrée. Une douzaine de députés devaient ainsi se retrouver pour dîner, mardi, dans un restaurant proche de l’Assemblée nationale, à l’initiative de deux d’entre eux, Jacques Le Guen et Hervé Mariton.
« On garde un contact étroit », reconnaît le député de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, pour qui la réforme des institutions à venir pourrait être l’occasion de faire valoir leurs « idées », soit une « fidélité à la Ve République ».
« Les chiraco-villepinistes n’ont pas réussi a s’organiser »
Le très chiraquien club du 4-novembre se réunira également à la rentrée. « Pas question d’entrer en opposition avec Sarkozy », tempère son président, le député Jean Uebersclag. Orphelins de leurs mentors, les anciens fidèles préfèrent rester discrets. « Pour le moment, nous n’avons aucune raison de faire la mauvaise tête », avance ainsi Henri Cuq.
« On joue le jeu, on vote les textes, ajoute le député de l’Essonne, Georges Tron. Mais si demain, les réformes ne vont plus dans le bon sens, nous le dirons. » Reste que ces velléités d’exister laissent sceptiques, au Palais Bourbon et ailleurs. « Les chiraco-villepinistes n’ont pas réussi a s’organiser quand Chirac et Villepin étaient au pouvoir, ce n’est pas maintenant qu’ils vont y arriver », croit un ancien conseiller de Matignon.
« Les chiraquiens n’existent plus, tranche un très proche du chef de l’État. C’est fini. Ils ont fait leur temps, n’ont plus de raison d’être politique. » « Il y a une nouvelle donne politique, admet Hervé Mariton. À nous d’en devenir des acteurs à part entière. »
Solenn DE ROYER
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