Détournement de fonds ! La qualification retenue par la juge scandalise les chiraquiens. Ils y voient au mieux de l’ignorance, au pire du harcèlement. Les deux derniers Premiers ministres de Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin, ont volé, hier matin, au secours de leur ancien patron.
«Je crois que la réalité et la pratique des choses montreront […] qu’il n’y a à aucun moment ni irrégularité, ni volonté de commettre une irrégularité», a expliqué le premier sur France Inter, tandis que le second, sur France Info, a assuré que «plusieurs lois Chirac ont contribué à assainir notre vie politique». Sur TF1, hier soir, Chirac a assuré, dans une courte déclaration enregistrée à son bureau : «Je vais me battre, avec le respect que l’on doit naturellement à la justice.»
Les sarkozystes se sont contentés de saluer la «dignité» de l’ex-Président dans une épreuve somme toute nécessaire (la garde des Sceaux Rachida Dati précisant hier que si la juge a décidé cette mise en examen, c’est qu’elle dispose des «éléments» pour le faire). Les députés chiraquiens du premier cercle, eux, s’étranglent dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Jean-Pierre Grand (Hérault) parlait hier «d’inquisition politique» et soutenait que «Jacques Chirac n’a fait que du bien à la France, à l’Europe et au monde». Jacques Le Guen (Finistère) était sur la même ligne, trouvant «absurde qu’on aille lui chercher des poux avec cette histoire qui date de Mathusalem».
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