D’abord, faire le plein à droite. Et tenter ensuite de convaincre à gauche. Malgré l’adoption jeudi, en séance de nuit, d’un amendement qui introduit le referendum d’initiative populaire dans la Constitution, il reste très improbable que la majorité du groupe socialiste décide de voter le projet de loi de modernisation des institutions lors du scrutin solennel prévu mercredi. Le chef de file des députés PS Jean-Marc Ayrault a précisé que ce vote négatif en première lecture ne «préjugeait pas» de la position des socialistes en deuxième lecture, puis au congrès, probablement le 7 juillet.
Fortes têtes. En attendant, son homologue UMP Jean-François Copé s’efforce de limiter le poids des dissidents dans son propre camp. Pour une quinzaine d’entre eux, c’est la Ve République qu’on assassine. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le projet de loi a été vivement critiqué par les fortes têtes du groupe. Baptisés «crypto-chiraquiens» ou «paléo-gaullistes» par les sarkozystes, ils forment un groupe très hétérogène. L’ex-ministre de Dominique de Villepin, François Goulard est l’un des plus déterminés, avec Henri Cuq, Jacques Le Guen et Jean-Pierre Grand. Pas question pour lui de voter cette réforme «inutile» qui est surtout, à ses yeux, un «caprice» du chef de l’Etat. Mais c’est Bernard Debré, fils du père de la Constitution de 1958 qui a été le plus virulent. Pour lui, le referendum d’initiative populaire est une inadmissible concession à la gauche : «on change de régime, nous voilà dans la République participative chère à madame Royal. On est en train de tuer l’Assemblée nationale». Pour son collègue Hervé de Charette, ce referendum «consacre le triomphe de la démagogie». Autre irréductible, Jacques Myard a dénoncé dans l’hémicycle «le mimétisme de la constitution américaine» lors de la discussion de l’article limitant le nombre de mandats présidentiels.
Scepticisme. Jean-François Copé assurait vendredi que la fronde restait limitée. Il a expliqué aux mécontents qu’ils pouvaient tout à fait s’opposer à tel ou tel article pourvu qu’ils votent le texte dans son ensemble. Ce sera le choix du villepiniste Georges Tron, pour qui cette révision «ne s’imposait vraiment pas». Il dit son hostilité aux dispositions censées permettre un rééquilibrage des pouvoirs, notamment sur le partage de l’ordre du jour : «je suis convaincu que nous devrons revenir sur cette mesure». Même scepticisme chez Claude Goasguen qui se dit persuadé que le référendum, «usine à gaz pour faire plaisir à la gauche», ne sera «jamais appliquée.»
Tenez bon sur l'article 49.3 et sur l'ordre du jour.Ne votez pas la réforme de la constitution.
Rédigé par : le bras yves | 16 juillet 2008 à 08:13
Après la présidence d'opérette grand public qui prétendait liquider Mai 68 ne laissez pas s'instituer la république chienlit en 2008.
Rédigé par : miossec | 24 mai 2008 à 11:50