PARIS (AFP) — Un peu plus d'un mois après l'embuscade meurtrière dont ont été victimes dix soldats français sur le sol afghan, le Parlement est appelé à voter lundi, en ouverture de la session extraordinaire, sur le maintien des forces armées françaises en Afghanistan.
Il ne devrait pas y avoir de suspense sur l'issue, positive, de ce vote qui répond à une nouvelle obligation constitutionnelle, instaurée par la révision institutionnelle adoptée en juillet.
Devant les parlementaires, à l'Assemblée d'abord puis au Sénat, François Fillon devrait défendre le principe d'une poursuite des opérations militaires conjuguées à des actions de reconstruction du pays.
A la quasi unanimité, la droite devrait serrer les rangs derrière lui en renvoyant le PS au "consensus" qui avait prévalu en 2001, lors de l'envoi de troupes. Elle devrait à nouveau justifier les renforts par la nécessité de "lutter contre le terrorisme" international.
Plusieurs voix au sein de la majorité s'interrogent toutefois, tout comme à gauche, sur la stratégie française et celle de l'OTAN.
Rapporteur d'une mission d'évaluation sur l'Afghanistan, Pierre Lellouche (UMP) juge que "la stratégie de l'Otan est en train d'échouer". Outre les questions militaires, il s'interroge sur les problèmes de corruption et de drogue et met en cause "la base arrière du Pakistan".
D'autres, tel Michel Voisin, ont "peur d'une situation d'enlisement comme au Vietnam ou en Algérie". Le villepiniste Jacques Le Guen votera pour mais veut des "clarifications", notamment sur la question de la drogue.
Plus à droite, l'euro-député Philippe de Villiers (MPF) juge qu'il est "trop tard" pour que la France retire ses troupes. En revanche, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (ex-UMP) votera "contre", car "l'action aujourd'hui menée par l'Otan est totalement contre-productive".
Tous les centristes voteront oui, le Nouveau Centre pour "prendre ses responsabilités", tout comme François Bayrou (MoDem), pour qui "la France doit tenir ses engagements, à condition qu'elle donne à ses soldats les moyens de leur sécurité".
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