Jacques le Guen, député UMP du Finistère, avait voté contre la réforme constitutionnelle. Logique avec cette position initiale, il ne prendra pas part au vote de cette loi organique. Sur le fond, il estime que droite et gauche ont chacune leur responsabilité dans la détérioration du travail parlementaire.
Que pensez-vous de cette réforme de la procédure parlementaire ? Je ne suis pas sûr que ce débat sur cette loi organique intéresse particulièrement les Français, surtout dans le contexte actuel. Il me semble qu'il y a d'autres priorités. Il aurait été préférable que le problème soit réglé dans la foulée de la réforme constitutionnelle.
Limiter le droit d'amendement vous parait-il une bonne chose ? Non, on ne peut pas accepter que le droit d'amendement soit étouffé mais il faut aussi être raisonnable. C'est vrai que ce droit a été un peu galvaudé. Le Parti socialiste va présenter, pour cette loi, 4.800 amendements. Ce n'est pas comme ça que l'on va redorer le blason du Parlement. Mais, je le reconnais, droite et gauche sont toutes les deux responsables de la détérioration du climat parlementaire. En 1982, Jacques Toubon était le maître de l'obstruction parlementaire.
Le crédit-temps est-il une bonne réponse ? C'est un système qui fait courir le risque qu'un député ne puisse pas s'exprimer. Il faut que les députés aient la liberté de parole. Tout doit être dit dans le débat, même si après, il faut être un peu rassembleur. On nous dit qu'un amendement pourrait être adopté pour élargir le crédit-temps à des parlementaires qui n'auraient pas pu prendre part au débat. Mais qui les écoutera le vendredi ou le samedi. Ils risquent de parler devant un hémicycle vide.
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