Comme prévu, l’hôpital de Carhaix a nourri les débats, hier, au conseil général du Finistère. Avec des différences d’appréciation entre gauche et droite sur le rôle de l’État dans les services publics.
La santé est de compétence exclusive de l’État. Le conseil général du Finistère n’a donc pas été directement associé à la réforme de la carte hospitalière et encore moins aux décisions sur l’hôpital de Carhaix qui ont déclenché les réactions en chaîne que l’on connaît. Mais l’assemblée départementale ne pouvait que s’engager résolument sur le sujet, hier, après des propos liminaires du président Pierre Maille, parlant « d’attaque sans précédent sur les services publics ».
Unanimité pour une subvention
Gauche et droite se montrent au moins unanimes sur un point : le versement d’une subvention exceptionnelle de 10.000 € au comité de soutien du centre hospitalier qui va mener une étude globale sur les axes de développement. En revanche, la droite refuse de prendre part à l’adoption d’un vœu présenté par le PS auquel elle reproche son caractère « politicien ». Richard Ferrand, conseiller général de Carhaix, a d’abord longuement détaillé toute la genèse de cette affaire, évoquant à la fois « le simulacre », les « mensonges de l’ARH », la « bavure policière » (les élus bousculés lors d’une manifestation à Quimper) et la « justice enfin rendue ». Mais aussi tout ce qui reste à faire, notamment pour que le ministère « aide à recruter des médecins et non à organiser leur fuite ». Sur ce thème d’actualité, le PS propose donc l’adoption d’un vœu (non inscrit à l’ordre du jour) dénonçant « le manque de concertation », « la régression de l’offre de soins dans le Finistère, notamment pour les personnes éloignées des centres urbains », faisant de Carhaix « un symbole de la politique de désengagement menée par l’État » et demandant « une réforme de la carte hospitalière ».
« Reprendre le dialogue »
« Vœu politicien et polémique », tranche le porte-parole de l’opposition, Jacques Le Guen, estimant au passage que s’il n’est pas acceptable de molester des élus à Quimper, il n’est pas non plus acceptable qu’un député soit agressé physiquement par des manifestants et que sa voiture soit détériorée », allusion à Christian Ménard (UMP), pris à partie lors d’un de ses déplacements (« Scandaleux dans les deux cas », renchérit Jean-Yves Cozan). Selon Jacques Le Guen, le vœu présenté par le PS n’a pas de raison d’être après la décision de justice et la médiation qui s’annonce. « Vous voulez faire croire que l’État de droite malmène les Finistériens alors que la gauche est là pour les défendre. C’est un peu facile », lance-t-il, en souhaitant que « le dialogue reprenne sur des bases apaisées ». Ce sera d’autant plus nécessaire que d’autres sujets, comme le transfert d’allogreffes, de Brest à Rennes, ont de quoi alimenter les controverses. En attendant qu’un autre débat ne vienne s’inviter : la démographie médicale. Les prochains départs à la retraite de nombreux médecins finistériens laissent présager des situations tendues. Et pas seulement à Carhaix.
Jacques LE GUEN est intervenu sur plusieurs sujets relatifs aux questions de Santé. Il a notamment défendu la projet d’implantation d’un service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) au centre hospitalier de Landerneau.
Repères :
1 - permanence des soins :
- visite du Centre 15 du CHU de Brest avec Xavier Bertrand, secrétaire d'Etat à l'assurance maladie (octobre 2004) ;
- question de Jacques Le Guen au Gouvernement (mai 2006) portant sur la mise en œuvre de la permanence des soins ;
2 - hôpital :
- mise en œuvre du « plan Hôpital 2007 » : 10 milliards d’euros d’investissements pour moderniser le parc hospitalier français ;
- visite du centre hospitalier de Landerneau et rencontre avec les personnels à l'occasion de la venue dans le Finistère de Christian Jacob, ministre de la Fonction publique (février 2007).
2- lutte contre le cancer
Chantier prioritaire du Président de la République Jacques Chirac (cancer : première cause de mortalité prématurée en France) :
- mobilisation exceptionnelle pour la recherche, le dépistage et l’amélioration de la prise en charge des patients (plan Cancer)
- renforcement de la réglementation sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics.
Les conséquences du vieillissement de la population.
Peu de candidats en parlent mais le vieillissement de la population est un des enjeux majeurs du XXI ème siècle sur le plan économique, social, et médical.
En effet, avec l'accroissement de la durée de vie, les maladies et la dépendance des personnes âgées tendent également à se développer.
D'autant que selon toutes les études, entre 2000 et 2010, la population des personnes de 75 à 84 ans augmentera en France de plus d'un million (passant de 2,98 à 3,99 millions), celle des plus de 85 ans de près de 280 000 (passant de 1,23 à 1,51 million) et celle des centenaires de plus de 11 000, en 1999, à 150 000 en 2050.
Bien entendu, il faut favoriser le maintien des personnes âgées à domicile mais il faut aussi engager une action forte concernant les maisons de retraites.
Jacques LE GUEN s'est battu pour que des maisons de retraite de la circonscription aient des subventions pour des travaux de restructuration et de modernisation, c'est notamment le cas de :
• La Maison de retraite du centre hospitalier de Landerneau : 1 150 000 euros ;
• La Maison de retraite intercommunale des Abers (Lannilis) : 2 600 000 euros ;
• La Résidence de Kerivoas (Guipavas) : 1 302 241 euros.
Le total des subventions s'élève à plus de 5 millions d'euros soit plus de 30 millions de francs.
Au cours de la séance des questions au Gouvernement à l’Assemblée nationale, Jacques Le Guen, député (UMP) du Finistère, a interrogé le ministre de la Santé et des Solidarités, Xavier Bertrand sur la permanence des soins.
Rappelant que la permanence des soins a été réorganisée voici un an avec, notamment, une revalorisation des gardes et astreintes des médecins libéraux pour les inciter à s’impliquer davantage dans ce dispositif basé sur le volontariat, Jacques Le Guen a observé que si des progrès ont été constatés, ils sont inégaux sur l’ensemble du territoire. Or, tous les départements doivent bénéficier de ces améliorations.
Aussi, se référant à la rencontre qui s’est tenue le 4 mai avec l’ensemble des acteurs, il a demandé au ministre de détailler les mesures qui vont être prises pour garantir un meilleur fonctionnement du dispositif sur tout le territoire.
Dans sa réponse, Xavier Bertrand a souligné que " la permanence des soins, c’est s’assurer que nos concitoyens qui ont un problème de santé trouveront toujours une solution si leur cabinet médical est fermé. Il nous appartient de faire en sorte qu’il y ait toujours quelqu’un au bout du fil, hospitalier ou libéral. ". Il a relevé que si depuis un an, les choses se sont améliorées, il faut encore progresser : " c’est l’objectif que tous les acteurs, sans exception, se sont fixé. "
Il a indiqué que parmi les décisions prises la semaine passée, les préfets pourront dorénavant déclencher la permanence des soins dès le samedi après-midi, et que cette permanence sera renforcée les jours fériés et en cas de pont, pour éviter les problèmes connus ces dernières années. De même, les maisons médicales de garde seront évaluées, les procédures simplifiées et le financement rendu pluriannuel - le ministre a exprimé le souhait de pouvoir le porter à trois ans, sans formalités et avec davantage de lisibilité pour les professionnels. Une campagne d’information sera aussi lancée sur l’usage du centre 15 et du 15, pour créer les bons réflexes.
Xavier Bertrand a également précisé travailler avec les dentistes pour qu’à partir de la rentrée, une permanence existe le week-end dans chaque département. "