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Jacques le Guen sur France 3 Ouest "La Voix est Libre" samedi 7 février à 11:30
Jacques Le Guen, député du Finistère, sera le seul candidat de l'UMP pour mener la liste du parti aux élections régionales de l'an prochain. La commission d'organisation et de contôle des opérations électorales, dirigée par Robert Pandraud, a écarté les trois autres militants qui avaient fait acte de candidature car ils n'ont pas obtenu le nombre de parrainages nécessaire.
Comme Bachelot dans son fief, Jacques Le Guen sera donc seul en lice pour le vote des militants bretons, en mars prochain, tout comme Roselyne Bachelot, dans les Pays de la Loire, unique candidate pour mener la liste.
Quatre membres du gouvernement, Xavier Darcos (Education), Bruno Le Maire (Affaires européennes), Roselyne Bachelot (Santé) et Alain Joyandet (Coopération et Francophonie) devraient être chefs de file UMP pour les régionales prévues en 2010, a-t-on indiqué lundi à l'UMP.
Seuls candidats en lice dans leurs régions respectives pour mener les listes de leur parti, ils devraient échapper à des primaires.
Xavier Darcos est candidat pour conduire son parti en Aquitaine, Bruno Le Maire en Haute-Normandie, Roselyne Bachelot en Pays-de-la-Loire, et Alain Joyandet en Franche-Comté, selon une liste rendue publique par le parti.
En Ile-de-France, comme prévu, deux autres ministres s'affronteront: Valérie Pécresse (Enseignement supérieur) et Roger Karoutchi (Relations avec le Parlement).
Par ailleurs, le secrétaire d'Etat chargé des PME Hervé Novelli est candidat face à Serge Lepeltier, porte-parole des Radicaux valoisiens, dans le Centre.
D'autres candidats, non issus du gouvernement, se retrouvent seuls en lice dans certaines régions : le député Jacques Le Guen en Bretagne, le président de la commission des Lois à l'Assemblée nationale Jean-Luc Warsmann en Champagne-Ardenne, la maire de Beauvais (Oise) Caroline Cayeux en Picardie, et l'ancien sénateur Henri de Richemont en Poitou-Charentes.
En Basse-Normandie, la députée Nicole Ameline affrontera le sénateur Alain Lambert. En Bourgogne, les députés Jean-Paul Anciaux et Alain Suguenot se disputeront la tête de liste.
En Languedoc-Roussillon quatre personnes se sont portées candidates : Jean Castex, maire de Prades (Pyrénées-Orientales), Raymond Couderc, sénateur-maire de Béziers, le maire de Palavas-les-Flots (Hérault) Christian Jeanjean et Christophe Rivenq, membre du conseil national de l'UMP.
Dans le Limousin, Raymond Archer, conseiller régional, est candidat face à un professeur de chirurgie, Bernard Descottes. En Lorraine, le député Laurent Hénart, secrétaire général des Radicaux valoisiens, fera face à un élu de l'Assemblée, Gérard Cherpion (UMP).
En Midi-Pyrénées, la députée Brigitte Barèges sera face au conseiller régional Gérard Trémège. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le député Thierry Lazaro affrontera Max-André Pick, élu de Roubaix.
Enfin en Rhônes-Alpes, le député Etienne Blanc affrontera le sénateur Jean-Claude Carle et l'eurodéputée Françoise Grossetête.
Les militants UMP départageront les candidats par un vote sur internet, qui se tiendra du 16 au 22 mars.
Entretien
Vous avez choisi de ne pas être chef de file de l'UMP aux régionales. Pourquoi ?
Déjà, je suis contre le cumul des mandats au-delà de deux postes. On ne peut pas être partout, même si je suis très intéressé par l'avenir de la Bretagne. Mais je trouve que ces débats sur les régionales arrivent un peu tôt. N'oublions pas les Européennes. C'est difficile de mobiliser pour l'Europe, avec, qui plus est, un mauvais mode de scrutin.
Néanmoins, les militants de l'UMP vont être appelés à désigner leur chef de file pour les régionales. Soutenez-vous votre collègue député Jacques Le Guen ?
Totalement ! Je considère que c'est à un élu de représenter l'UMP à cette élection. Je n'ai rien contre Bernadette Malgorn, mais on nous reprocherait très clairement un parachutage. Ce serait une erreur politique car cela reviendrait à demander aux Bretons s'ils sont pour ou contre Nicolas Sarkozy. Un choix risqué... Jacques Le Guen est un candidat crédible. C'est un parlementaire qui incarne bien la région. Il peut mener ce combat politique. Je serai à ses côtés.
Vous n'êtes pas toujours tendre avec Jean-Yves Le Drian...
Tout n'est pas négatif dans son action. Concernant la valorisation de l'identité culturelle bretonne, le travail est plutôt bien fait. Entre revanche, il y a des lacunes dans l'articulation entre cette dimension culturelle et l'économie. C'est pourtant un outil de promotion extraordinaire, mais on ne joue pas cette carte à fond.
On connaît votre liberté de parole par rapport à l'action du président de la République. Vous sentez-vous toujours bien à l'UMP ?
Parfaitement bien ! Je me suis engagé en politique en 1969 et je n'ai jamais varié dans mes principes. Faire partie d'un mouvement ne doit pas empêcher les avis critiques. C'est une famille et on ne peut pas toujours être d'accord. Après, les observateurs s'intéressent toujours plus aux points qui divergent plutôt qu'à ceux qui convergent. J'ai, par exemple, approuvé le plan de relance. En revanche, je suis en désaccord avec les conceptions constitutionnelles du Président.
Pour la Région c'est non, mais président du conseil général du Morbihan, cela vous intéresse ?
(Sourire et léger silence). Je suis contre le cumul des mandats... Je travaille très bien avec Jo Kergueris et je suis attaché aux départements car ils font plus que les Régions, notamment en terme de services à la population. Il suffit de comparer leurs budgets. Ce serait une profonde erreur de les supprimer. La Région a aussi des missions importantes. Je plaide pour une Bretagne élargie à la Loire-Atlantique.
Recueilli par
Édouard REIS-CARONA
L'ancienne préfète de région n'est pas (encore) officiellement candidate aux régionales. Mais cette seule perspective suscite déjà des prises de positions tranchées au sein du parti de Nicolas Sarkozy.
« Une erreur de timing », reconnaissent volontiers certains élus de l'UMP. En demandant aux candidats tête de liste de se déclarer dès le 26 janvier dernier, les instances du parti ont, de fait, lancé la campagne en vue des régionales. Une élection dont... l'année n'est pas encore clairement fixée. 2010 si l'échéance normale est respectée. 2011 si la réforme territoriale ou le contexte sociopolitique l'imposaient.
Dans ce contexte très incertain, celui qui faisait figure de favori en Bretagne, Marc Le Fur, a jugé prudent de ne pas se brûler inutilement les ailes dans une candidature qui pourrait n'être que... virtuelle.
À la mi-mars, toujours selon un calendrier fixé il y a plusieurs mois, les militants seront appelés à investir le député Villepiniste finistérien Jacques Le Guen comme « tête de liste ». Ou, plus vraisemblablement, comme « chef de file » de la campagne.
Chacun sait en effet que Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Région, aujourd'hui secrétaire générale du ministère de l'Intérieur, a les faveurs de l'Élysée. Non adhérente de l'UMP, elle n'est, pour l'heure, pas concernée par les procédures de désignation internes au parti. Après les Européennes, elle pourrait sortir du bois. Peut-être comme candidate dans une Région Bretagne qui aurait été déclarée « réservée » à une personnalité de la « société civile ».
Un scénario qui fait bondir le Vannetais François Goulard (lire ci-dessous). Une concurrence que ne veut pas imaginer Jacques Le Guen : « Si l'Élysée intervient, ce serait un déni de démocratie. Un coup de force qui ferait très mal au parti » tonne le bouillant député léonard, déterminé à s'attaquer à la citadelle tenue par le socialiste Jean-Yves Le Drian. « Je suis en campagne, c'est parti ! » dit-il.
Trop tôt... lui répond Pierre Méhaignerie : « Il n'est pas bon de voir apparaître cette question des candidatures aux régionales alors que nous n'avons pas encore traité le débat des élections européennes ».
L'ancien ministre, député d'Ille-et-Vilaine, ne cache cependant pas son agacement face au tir de barrage qui vise Bernadette Malgorn. « Elle connaît si bien les problèmes bretons, elle est si Finistérienne, si Bretonne, que sa candidature mériterait d'être regardée avec un minimum de bienveillance. N'excluons personne » plaide l'ancien ministre, député d'Ille-et-Vilaine, reconnaissant aussi que Marc Le Fur a « su montrer sa détermination et son indépendance » dans la défense des dossiers bretons. Pour Pierre Méhaignerie, c'est clairement « entre ces deux candidats » qu'un « débat démocratique » devra trancher. Le temps venu. « En septembre »,souhaite-t-il.
Jean-Laurent BRAS.